Présentée au Salon de Detroit en 2011, la BMW Série 1 M Coupé est le plus petit modèle de la gamme Motorsport mais pas le plus discret. Avec ses ailes copieusement élargies, son bouclier largement ajouré ou encore ses quatre sorties d’échappement, la Bavaroise affiche un look de kit car. Sous cette carrosserie disponible en seulement trois coloris (orange, noir et blanc), on trouve un six en ligne 3,0 litres biturbo disposant entre autres d’une injection directe et d’une distribution variable à l’admission comme à l’échappement. Il offre 340 ch et 45,9 mkg, 51 mkg une fois l’overboost en action (durant quelques secondes). Les puristes regretteront que ce bloc ne soit pas une création de BMW M mais le moteur du Z4 35is repris presque tel quel, puisque seuls le refroidissement et la ligne d’échappement sont spécifiques. La sonorité un peu étouffée déçoit, loin du timbre métallique grisant de la mythique M3 E46. Plein à tous les régimes, capable d’accrocher 7000 tr/mn, le six cylindres autorise des performances de premier ordre.
Lors de nos mesures, le 0 à 100 km/h est abattu en 4’’9 et le 1000 m départ arrêté en 23’’9, un petit dixième seulement derrière la M3 V8 (surclassée en reprises par sa petite soeur) ! Retrouvez cette accélération en vidéo sur notre chaîne Youtube. Un bel exploit compte tenu de la débauche de couple à passer au sol (l’autobloquant fait bien son travail) et surtout de l’étagement de boîte bien trop long. La vitesse maximale, bridée à 250 km/h, est ainsi largement atteinte en 5e. Le sixième rapport est juste présent pour cruiser tranquillement sur autoroute et abaisser les émissions de CO2 (annoncées à 224 g/km). Le moteur n’est pas le seul élément emprunté à un autre modèle de la marque.
Propulsion endiablée
Les trains roulants sont prélevés sur la M3, ce qui explique les ailes XXL de la 1 M puisque cette greffe élargit les voies de 71 mm à l’avant et de 44 mm à l’arrière par rapport à une 135i… L’amortissement se montre très ferme mais confère un maintien de caisse remarquable quel que soit le revêtement. Les appuis sont on ne peut plus francs, la direction est assez lourde et les réactions sont aussi viriles que le look le suggère. Particulièrement efficace sur route sinueuse grâce à ses voies extra-larges, l’Allemande n’en reste pas moins une véritable M et se mérite.
Comprenez que rouler vite impose un certain don de soi, du doigté, et une bonne fermeté pour éviter que les petites virgules tracées en sortie de courbe par les gommes arrière ne se transforment en grands demi-cercles lors de remises de gaz un peu trop généreuses. En signant sur piste un chrono de 1’26’’50, la 1 M fait jeu égal avec la Porsche 997 C4S équipée du kit moteur X51. Le train avant est impérial, la motricité bluffante, et l’équilibre excellent. Les fans de glisse seront ravis, le coupé ayant un don inné pour cet exercice. Les ingénieurs de Motorsport ont concocté une auto plus vivante, plus saine et agile que la M3. La petite soeur bénéficie en plus d’un freinage puissant et endurant malgré l’absence d’étriers fixes.
A ces prestations la 1 M ajoute un habitacle bien fini doté d’une sellerie exclusive (cuir noir avec surpiqûres orange). Le maintien des sièges sport est bon, de même que l’ergonomie. Notez que deux finitions ont existé, un modèle toutes options (clim automatique bi-zone, aide au stationnement, allumage automatique des feux, GPS…) et une version Clubsport faisant office d’entrée de gamme avec un équipement réduit. Machine particulièrement exaltante, la Série 1 M Coupé rend un hommage vibrant à ses illustres ancêtres, en particulier à la M3 E46 dont elle rappelle la philosophie. La plus petite production badgée M est un véritable collector, dont la faible diffusion (moins de 200 exemplaires en France) en fait un objet rare.