jusque-là chapeautée par le 3.2 V6 de 250 ch, la gamme TT s’élargit en 2008 avec l’arrivée d’une version apte à rassasier les sportifs. Extérieurement pourtant, le coupé d’Ingolstadt conserve une allure discrète, malgré l’adoption de la signature esthétique propre à la griffe S. Les coques de rétroviseurs s’ornent d’une finition en aluminium brossé, les feux diurnes passent aux LED, tandis que le bouclier avant généreusement ajouré et les quatre sorties d’échappement ne peuvent renier la vocation de l’Allemande. Pour finir, le diamètre des roues a été majoré pour afficher une taille généreuse de 18 pouces. Si quelques médisants lui auraient préféré un six cylindres, force est de constater que le quatre pattes affiche un tempérament et un agrément de conduite difficiles à prendre en défaut. Ce bloc à injection directe et turbocompresseur, basé sur celui de la Golf GTI, équipe également la S3.
Fort de 272 ch, il offre 7 ch de plus que sur cette dernière. Ce petit supplément s’explique en partie par une cartographie et un échappement spécifiques. Doté d’un turbo Borg Warner capable de souffler jusqu’à 1,2 bar, ce bloc demeure le quatre cylindres le plus puissant du groupe VW. Accouplé, au choix, à une transmission mécanique ou S tronic, il interpelle avant tout par une souplesse et une disponibilité exceptionnelles. Si les 35,7 mkg de couple permettent de reprendre en douceur en 6e dès 1 000 tr/mn, ils autorisent surtout des remises en vitesse immédiates, et ce sans le moindre temps d’attente.
Plus rapide qu’un Cayman
Bien aidé par une motricité impériale, le TTS est capable d’accélérations tout aussi musclées avec un 0 à 100 km/h en 6’’2 et un 1 000 m départ arrêté expédié en 25’’4. A titre de comparaison, son principal adversaire, le Cayman, se contente de respectivement 5 et 9 dixièmes de moins lors des mêmes mesures. Le seul reproche que l’on pourrait émettre concerne finalement la sonorité, certes présente, mais manquant d’un peu de noblesse.
Si le bilan mécanique demeure enthousiasmant, c’est surtout grâce à un allié de choix : le châssis, remarquable en termes d’efficacité et bien aidé par la transmission intégrale. Idéal pour flatter l’ego des pilotes en herbe, le TTS permet d’adopter un rythme très élevé sans pour autant se cracher dans les mains. Littéralement soudé à la trajectoire tout en étant efficace et facile à emmener à la limite, il permet d’aller vite, très vite même, en toute décontraction. Revers de la médaille, le coupé distille des sensations au compte-gouttes, à mille lieues de ce que l’on peut ressentir au volant d’un Cayman. La vivacité dans les changements de cap et le punch mécanique empêchent cependant de verser dans la monotonie. Le tableau pourrait être idyllique si seulement la suspension Magnetic Ride (les amortisseurs sont remplis d’un fluide qui change de viscosité sous l’effet d’un champ magnétique), si efficace sur la R8, était plus tolérante en termes de filtrage et de maîtrise des mouvements de caisse. Mais s’il est un domaine dans lequel le TTS excelle, c’est celui de l’homogénéité. Utilisable au quotidien, il est également capable de damer le pion à nombre de GT une fois sur piste.