Alors que la légèreté et la radicalité sont en voie d’extinction, un tel projet signé Alfa a redonné du baume au cœur aux puristes. La 4C fait une croix sur les aspects pratiques et se focalise sur le plaisir de conduite. Pas d’assistance de direction, ni de freinage. L’Italienne fait l’éloge de la simplicité, de la sportivité authentique. Elle préserve tout de même du confort de suspension, grâce à un débattement conséquent y compris avec le pack Racing, aux réglages plus fermes et ajoutant une barre antiroulis arrière. En mettant le contact, il ne faut pas s’attendre à s’extasier. La voix du 4 cylindres reste banale et les grondements de chalutier de l’échappement (accrues avec l’Akrapovic optionnel) ne rendent pas hommage aux glorieuses ancêtres. Installé dans le dos, le 1,7 litre turbo tout en alu a perdu 22 kg par rapport à celui d’une Giulia QV. Il bénéficie de l’injection directe et d’un turbo soufflant jusqu’à 1,5 bar.
3,7 kg/ch
Ce dernier s’entend et se sent ! Ce petit bloc a cette faculté de catapulter sans temps mort (jusqu’à 6 000 tr/mn seulement) une sportive qui réussit l’exploit de rester sous la tonne, ce qui donne un rapport poids/puissance digne d’une belle GT : 3,7 kg/ch. En revanche, le quatre cylindre aurait mérité plus de caractère dans les tours et surtout d’être accolé à une bonne boîte manuelle. La double embrayage surprend à bord d’une telle puriste prônant la légèreté à tout prix. Qui plus est, elle manque de répondant au rétrogradage. Disons qu’elle aurait eu sa place sur la liste des options. Cette transmission a tout de même l’avantage de cacher un launch control qui, conjugué à la motricité impériale et au faible poids, engendre d’excellentes accélérations : 0 à 100 km/h en moins de 5’’0 et 24’’0 au 1 000 m ! Les deux derniers rapports sont toutefois longs et la vitesse maxi est quasi atteinte en 5e.
Cn la malmenant dans le sinueux, la 4C évoque une Elise en un peu plus musclée. Il est possible de rouler fort sur le bosselé en toute sérénité. Son agilité tient davantage de sa légèreté et de l’empattement réduit que de la mobilité de la poupe. Ce n’est pas une adepte de la glisse ! La motricité est difficile à prendre en défaut et l’arrière reste stoïque. Plus gênant, la direction s’avère floue autour du point milieu et déroutante… Alors qu’elle se passe d’assistance ! Le freinage également, mais il conserve l’ABS et régale par son répondant, son endurance. En théorie, la 4C a de quoi briller sur circuit. Dans la pratique, le potentiel du châssis semble sous-exploité. Elle tourne fort sur le Club (1’24’’91), en collant plus d’une seconde à l’Elise S. Mais les mouvements parasites prennent une ampleur inattendue de la part d’une plume évoluant au ras du sol. La poupe peut décrocher sur les gros appuis, en générant de vicieux coups de raquette. Bref, en jouant avec les limites d’adhérence, elle reste difficile à contrôler, d’autant qu’elle fait l’impasse sur un autobloquant. C’est sans doute pour cela que le correcteur de trajectoire ne peut se déconnecter totalement. En dépit de quelques imperfections, la 4C chatouille les sens et propose une vision light atypique du grand tourisme à l’italienne. Elle en devient attachante par sa manière de connecter à la route : simple et vibrante. Conjuguée à sa rareté, elle devrait sans mal continuer à garder la cote.