Ferrari, Toyota, Porsche, Peugeot, Cadillac en plus des petits artisans Glickenhaus et Vanvall. On n’avait pas vu une telle compétition dans la catégorie reine des 24 Heures du Mans depuis la fin du siècle dernier et les légendaires GT1. Considéré comme un favori après cinq victoires consécutives sans grande concurrence (y compris l’année dernière avec la toute nouvelle réglementation Hypercar), Toyota se retrouvait pour la première fois avec d’autres écuries d’usine face à elle. Si les Japonais semblaient dominer lors des premières courses de la saison WEC 2023 (Sebring, Portimao et Spa), ils ont été tout de suite déstabilisés aux essais par des rivaux féroces…et quelques ajustements réglementaires en leur défaveur qui ont beaucoup fait parler.
C’est bien simple, toutes les écuries d’usine se sont retrouvées à un moment ou un autre en tête des 24 Heures du Mans pendant l’épreuve. Largement perturbée par la pluie dans les premières heures, la course a vu de nombreux accidents et Toyota semblait se sortir le mieux des conditions piégeuses et humides. Dès la fin de la première heure, une Toyota GR010 menait les 24 Heures du Mans devant les Ferrari, les Cadillac, les Porsche et les Peugeot dans un peloton assez rapproché. Au fil des ravitaillements et des choix stratégiques, Porsche et Cadillac se sont également retrouvés en tête…et même Peugeot, pourtant largué en performances pures lors des essais et des précédentes courses !
De nombreux accidents et problèmes de fiabilité ont touché les favoris. Des Cadillac, des Porsche, une Peugeot puis l’une des deux Toyota envoyée dehors par un retardataire. A la régulière, un duel se dessinait entre une Ferrari 499P légèrement plus rapide sur le sec et une Toyota GR010 vraiment pas loin et profitant d’une équipe à la préparation extrêmement rodée. Entre les deux, tout s’est finalement joué dans la dernière heure de course. Lorsque Ryo Hirakawa, aux commandes de la Toyota numéro 8, a percuté le mur de pneus en poussant au maximum pour rattraper la Ferrari numéro 51 de tête. Cette dernière pouvait alors respirer et malgré un dernier arrêt de ravitaillement très angoissant (la voiture a mis beaucoup de temps à redémarrer !), elle n’a plus jamais été inquiétée en tête. Troisième, Cadillac monte sur le podium après une course remarquable. Les Porsche ont sombré à cause des accidents et des soucis de fiabilité et après quelques belles étincelles le samedi soir, les Peugeot ont reculé dans le classement pour terminer neuvième et douzième.
Ferrari n’avait plus gagné le classement général des 24 Heures du Mans depuis 1965 et sa victoire avec la 250 LM. Et la marque au cheval cabré remporte la course dès sa première participation, un exploit que n’avaient pas réussi ni Toyota, ni Porsche, ni Audi, ni Peugeot et qu’on considère traditionnellement comme impossible au Mans ! C’est la dixième victoire pour Ferrari au classement général des 24 Heures du Mans, contre 19 pour Porsche.
Dans les autres catégories, Inter Europol Competition remporte le LMP2 et la Corvette C8.R gagne le GTE Am, qui ne rassemble depuis cette année plus que des équipages mixant les pilotes professionnels et amateurs.