Le chant de la R8 me rappelle par certains côtés celui des mythiques Audi quattro. » Quand on est de la génération des Groupe B, il est logique d’avoir été marqué au fer rouge par les montures de Walter Röhrl, Stig Blomqvist et autres Michèle Mouton. Comme beaucoup de passionnés de l’époque, Fabien découvre les joies de sa première sportive avec une Peugeot 205 GTi 1.9 dont il garde un souvenir ému. Il en profite pour limer les départementales de son coin et s’offre alors un stage de pilotage sur terre à Cergy-Pontoise : « La formation durait deux jours et nous avions à disposition des Peugeot 106, 309 GTi16, 405 Mi16 et 505 turbo. Un vrai bonheur avec des architectures différentes ». Les aléas de la vie l’obligent à mettre sa passion entre parenthèses, même si quelques puissantes Audi A8 égayent sa vie d’automobiliste.
De la GT-R à la R8
Fabien y revient en 2010 avec la Nissan GT-R : « Tous les médias parlaient alors d’une arme absolue. Cela a forcément éveillé ma curiosité ». Fin 2010, il jette son dévolu sur une version 485 ch âgée de dix mois et affichant 9 000 km au compteur. Le premier contact sur piste vient à travers des baptêmes organisés pour le Téléthon sur le circuit Bugatti du Mans. Une belle occasion de découvrir sa monture, assortie d’une rencontre qui va changer les choses : « Nous avons échangé préalablement par messagerie entre propriétaires de GT-R et je les ai retrouvés sur place. J’ai découvert Seb qui fréquentait les sorties circuit de manière assidue et nous avons tout de suite sympathisé ».
Moteur addictif
Trouvant la GT3 RS un peu trop chère, Fabien s’intéresse à l’Audi R8 V10 Plus, mais sa rareté sur les trackdays l’interroge. Une discussion avec Christophe Tinseau le rassure et Moteurs et Sens finit par lui trouver la perle rare en mai 2019 : « Un magnifique exemplaire Bleu Ara, avec les sièges sport dont les dossiers sont évidés pour pouvoir installer les harnais ». Une première sortie au Vigeant lui permet d’apprivoiser l’auto entièrement d’origine : « J’ai tout de suite eu de bonnes sensations, même si le liquide de frein d’origine a vite avoué ses limites. C’est donc la première chose que j’ai fini par changer ! ». Ensuite, le préparateur KSF basé à Verrières a confectionné un arceau sur mesure pour accueillir ces fameux harnais, et affûté la bête en conséquence : disques acier Brembo racing en lieu et place des modèles céramique d’origine, amortisseurs KW réalisés pour Audi Sport, batterie Lite box et jantes BC Forge 20 pouces pour chausser des Michelin Pilot Sport Cup 2. L’Audi devient alors une redoutable pistarde capable de se mesurer aux Porsche 991 GT3. Surtout après être allé chez Manthey Racing pour réaliser une géométrie : « Je n’ai pas reconnu la voiture. Elle est devenue plus efficace sur tous les terrains de jeux ». Fabien apprécie son châssis plus vif que celui de la GT-R et son pilotage plus fin : « La voiture est plus gratifiante et le moteur addictif quand il donne l’impression d’enclencher la postcombustion au-delà de 6 000 tr/mn ». Avec un tel package, Fabien qui tourne déjà en 1’52’’ sur la piste de Magny-Cours GP est bien parti pour écrire de belles histoires avec sa belle Allemande, dont les tout derniers Pirelli Trofeo R la rendent plus savoureuse encore.