Le deuxième Grand Prix de la saison a confirmé plusieurs choses :
- Les Red Bull évoluent sur une autre planète
- Aston Martin est la seconde force du plateau
- Fernando Alonso, 41 ans, est un monstre
- La FIA patauge encore et toujours
Red Bull, Aston Martin, Mercedes, Ferrari, Alpine…
Certes, le résultat similaire à celui du premier Grand Prix disputé à Bahrein (un doublé Red Bull devant Alonso) confirme la domination de l’équipe autrichienne sur cette entame de saison mais plusieurs enseignements surprenants peuvent être tirés de cette course.
Fernando Alonso a une nouvelle fois joué devant en signant notamment le deuxième temps des qualifications derrière la Red Bull de Checo Perez puis en prenant la tête à l’extinction des feux. Certes, les problèmes de transmission de Max Verstappen en Q2 qui l’ont repoussé en 15e position sur la grille de départ ont aidé mais le fait est qu’Aston Martin est vraiment la deuxième écurie la plus performante du plateau devant Mercedes et Ferrari. Une performance qui par ailleurs dope l’action Aston Martin en bourse ! Alonso meilleur que le DBX ?
Quand on voit où se situe Alpine (5e loin derrière les autres), on se dit que pour une fois, l’Espagnol a eu le nez creux en quittant la firme française l’an dernier. Et accessoirement, on ne peut pas en dire autant d’Oscar Piastri qui se retrouve dans une équipe McLaren aux abois complet luttant en queue de peloton.
Quant à Ferrari, s’il n’y a pas encore le feu dans la maison rouge, il va falloir très vite réagir. Même constat chez Mercedes où Hamilton commence à se montrer critique envers son écurie.
La FIA toujours à la peine
Mais l’histoire à retenir concernant ce 100e podium en carrière pour Alonso est un nouveau raté de la part de la FIA qui a décidément du mal à être cohérente dès qu’elle se retrouve sous la chaleur du Moyen Orient. En effet, les commissaires n’ont rien trouvé de mieux que de pénaliser le pilote espagnol de 10 secondes après l’arrivée (et le podium donc) pour une faute censément commise 35 tours plus tôt dans la course ! En effet, coupable d’une mauvaise position sur la grille de départ, Alonso était pénalisé d’un stop&go de 5 secondes pendant la course, pénalité qu’il effectuait lors d’un changement de pneus. La FIA ayant jugé que le lève-vite avait été actionné avant les 5 secondes, elle prononçait une seconde pénalité, de 10 secondes. George Russell récupérait donc la troisième place sur tapis vert sans avoir pu apprécier les joies du podium. Cependant, l’incapacité de la FIA à faire appliquer cette deuxième sanction durant la course aura sauvé Aston Martin puisque l’équipe interjetait la décision en démontrant que l’action du lève-vite était autorisée et qu’elle n’avait jamais engendré de pénalité précédemment. La FIA ne pouvait faire autrement que constater son inconsistance (incompétence ?) et rendre à l’équipe et au pilote la coupe de la troisième place. Ce qui était l’occasion pour Alonso de commettre sans doute le tweet le plus hilarant de l’histoire de la F1…
Hola😇 🏆🔙😇 pic.twitter.com/b8amUuvc08
— Fernando Alonso (@alo_oficial) March 20, 2023
Max Verstappen toujours aussi perso
Parti en quinzième position suite à ses déboires en qualifications, le néerlandais remontait aisément vers la tête durant la course jusqu’à se porter en seconde position dès le 25e tour. Mais la Red Bull numéro 1 qui a cassé sa transmission durant les essais n’a pas un comportement parfait, ce qui empêche Verstappen de pousser aussi fort qu’il le voudrait. L’équipe donne donc des objectifs de temps au tour à ses pilotes pour s’assurer de terminer sans souci. L’écurie demande à Perez alors en tête avec 5 secondes d’avance sur son équipier de ralentir le rythme en 1.33 mais celui-ci n’est pas dupe et comprend que Max Verstappen ne respectera pas cette consigne. Il demande confirmation plusieurs fois jusqu’à ce que son ingénieur lui dise de continuer à maintenir son rythme puis carrément de rouler comme il l’entend car, effectivement, Verstappen ne semblait pas ralentir.
Toutefois, le risque de casse étant toujours présent, l’écart se stabilise. Max Verstappen semble enfin respecter les consignes de son équipe. Mais il y a un problème. À cet instant, c’est Perez qui détient le meilleur tour en course et le point qui va avec, ce qui le propulserait en tête du championnat si les choses restaient en l’état. La consigne étant de ne plus forcer, Perez se sent tranquille sauf que le Néerlandais a prévu autre chose. Si Verstappen a ralenti, c’est pour économiser ses pneus car il a décidé de signer le meilleur temps dans le tout dernier tour, empêchant ainsi son équipier de réagir. Ce qu’il fait avec un avantage de deux dixièmes.
La réaction de Perez dans la cool room d’après course une fois qu’il apprend qu’il n’a pas le meilleur tout en course est sans équivoque. Il demande des explications à son équipier et lui lance : « Tu n’as pas reçu la consigne de conserver le même rythme « . La réponse embrouillée de Verstappen ne résout rien, il semble que la tension entre les deux équipiers ne soit pas retombée depuis leur prise de tête de l’an dernier lorsque le Néerlandais avait refusé de laisser passer Checo afin de lui permettre de décrocher la deuxième place au championnat. Red Bull laissera-t-elle le combat entre les deux équipiers s’installer ou choisira-t-elle de soutenir son champion du monde ? On a tous peur que la réponse soit déjà actée…
How important will that point for fastest lap turn out to be at the end of the season? 👀#SaudiArabianGP #F1 pic.twitter.com/ltpGcqPf1D
— Formula 1 (@F1) March 19, 2023