Voici le coupé Bentley Batur, qui prend la suite du récent roadster Bacalar, unique en son genre. C’est un nouvel exemple de ce que les carrossiers de Mulliner peuvent réaliser lorsque Bentley leur confie les clés de l’armoire à jouets.
En fait, la Batur est bien plus qu’un coupé (très) cher destiné à 18 personnes fortunées, puisqu’elle inaugure également le nouveau langage stylistique qui permettra à Bentley d’entrer dans l’ère des véhicules électriques, tout en étant l’ultime sortie du W12, qui a pour l’occasion reçu un coup de pouce afin de produire une puissance colossale de 750 ch et un pic de couple tout aussi démesuré de 1000 Nm.
Le style des Bentley de demain
Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur le style Bentley nouvelle génération de la Batur et vous demander si elle vaut le prix de 1,9 million d’euros Hors Taxes . C’est une Bentley, mais avec beaucoup plus de complexité et d’exubérance dans ses formes. Cette nouvelle orientation stylistique repose sur trois éléments clés : tout d’abord, la calandre, plus basse et plus verticale que ces dernières années. Deuxièmement, la ligne de carrosserie qui part de la calandre et descend le long des flancs de la voiture. C’est ce qu’ils appellent le « capot sans fin », qui tente manifestement de faire écho à certaines Bentley d’avant-guerre au nez démesurément long. Enfin, il y a la posture ou « position de la bête au repos », comme l’appelle Bentley. L’idée est que les hanches (ou les renflements au-dessus des passages de roues) évoquent un gros chat en alerte dans les hautes herbes. Apparemment.
Cette carrosserie est en grande partie en fibre de carbone, ce qui a permis aux concepteurs de créer des formes et des détails beaucoup plus complexes que ce qui serait possible avec une carrosserie en aluminium sortant de la chaîne de production standard. Néanmoins, sous cette robe se trouve en grande partie la mécanique d’une Continental GT Speed, avec son W12 biturbo, sa boîte de vitesses à double embrayage à huit rapports, ses quatre roues motrices, son e-LSD et ses barres antiroulis actives. La carrosserie et l’absence de sièges arrière contribuent à un gain de poids global de 40 kg, mais la Batur pèse tout de même plus de 2,2 tonnes. La voie arrière est plus large et les ingénieurs ont profité de l’occasion pour revoir les réglages de la suspension, même si les changements sont globalement très mineurs.
Un W12 poussé au maximum
L’augmentation de 659 à 750 ch et de 900 à 1000 Nm est due à de nouveaux turbocompresseurs, à une admission d’air revue, à de nouveaux radiateurs intermédiaires et à une nouvelle gestion électronique. Effectivement, lorsque la Batur charge à pleine puissance, la poussée devient presque comique, faisant de n’importe quel dépassement une formalité. Pourtant, malgré ses nouveaux chiffres impressionnants, ce que nous avons toujours dit à propos du W12 reste vrai à ce jour : le V8 se montre plus vif et surtout plus léger sans compter qu’il sonne mieux.
Un comportement sans surprise
Par ailleurs, vous ne serez pas surpris d’apprendre que la Batur se comporte comme une Continental GT Speed, c’est-à-dire qu’elle offre un mélange très agréable de confort et de sportivité. C’est le genre de GT qui réduit les distances avec sérénité, et qui peut vous divertir sur les quelques kilomètres de route vraiment superbe que vous rencontrerez. Certes, ce n’est pas une sportive malgré sa technologie intelligente (elle ne prétend pas l’être avec ce poids) mais si vous roulez à 70% de ses capacités, elle se faufile dans les enchainements avec détermination, tandis que ses énormes disques avant de 410 mm pincés par 10 pistons font un travail remarquable en ralentissant efficacement la voiture à plusieurs reprises.