Alternative discrète aux Bentley Continental GT et Mercedes-AMG GT63 4 portes, l’Alpina B8 Gran Coupé a séduit de nombreux clients depuis son lancement en 2022. Avec déjà plus de 800 exemplaires vendus, principalement aux Etats-Unis, c’est l’un des modèles les plus importants de la gamme Alpina. La grosse BMW M8 nous avait laissés sur notre faim, mais avec une approche axée route et un design plus discret, la B8 devient une proposition très séduisante.
Qu’est ce que la B8 ?
Alpina a conçu la B8 pour les longs trajets, avec un niveau de puissance accessible sans effort, une vitesse de pointe inégalée dans sa catégorie et un design remarquable. Basée sur la M850i, elle est équipée d’une version améliorée du V8 biturbo N63 de 4,4 litres, dont la puissance et le couple ont été augmentés. Avec une puissance maximale de 621 ch, elle ne rend que 4 ch à la BMW M8 Competition, tandis que son couple de 800 Nm dépasse de 50 Nm celui de son homologue munichoise. À titre d’exemple, la Bentley Continental GT tire 659 ch de son W12, tandis qu’une Porsche Panamera Turbo S développe 630 ch.
Cette puissance est le fruit de quelques modifications astucieuses apportées au V8 N63. Alpina a retouché les turbos, ajouté des radiateurs sur mesure offrant 50 % de surface en plus et amélioré le refroidissement de la boîte automatique ZF à huit rapports pour permettre cette augmentation de couple. Avec la puissance transmise via le système de transmission intégrale BMW xDrive, le 0-100 km/h est annoncé en 3″4, à seulement deux dixièmes de celui de la M8 Competition Gran Coupe. La bride est supprimée, ce qui permet à la vitesse de pointe d’atteindre 324 km/h. Seule la Continental GT W12 ira plus vite avec 335 km/h annoncés en pointe.
Après avoir goûté à la B5 GT, le fleuron d’Alpina, la B8 Gran Coupe apparaît totalement différente. Encore plus centré sur le luxe, son habitacle aux finitions soignées s’apparente davantage à Bentley qu’à BMW, avec une qualité de fabrication et des matériaux d’excellente facture. Les clients ont la liberté de personnaliser leur exemplaire selon leurs désirs, mais notre modèle d’essai était particulièrement séduisant, avec ses garnitures en chrome satiné et ses jantes grises (étant donné l’obsession actuelle pour le noir brillant, cela me va très bien).
Au volant
Notre essai se déroule sur le circuit de Zandvoort, et bien que ce soit un tracé fascinant, ce n’est peut-être pas le meilleur endroit pour une B8. Néanmoins, une fois en mouvement, la B8 offre la même adhérence et la même stabilité que la B5 GT, gérant sans problème les bankings à grande vitesse de Zandvoort. Ce que le circuit met en lumière, en revanche, c’est son poids. Avec ses 2100 kg sur la balance, la B8 Gran Coupe est plus lourde que la B5 GT Touring, et comme sa puissance est inférieure, le rapport poids/puissance grimpe à 3,38 kg/ch. Bien sûr, le poids à vide n’est pas une priorité pour une GT de luxe, mais avec sa configuration moins typée propulsion qu’espérée, ce poids engendre pas mal de sous-virage lorsque l’on pousse assez fort. De plus, la direction manque un peu de précision et son volant trop épais offre très peu de sensations.
Une transmission intégrale et plus de 600 ch sont toujours synonymes d’excellentes performances en ligne droite, et la B8 ne fait pas exception à la règle. Toutefois, compte tenu de son poids élevé, la B8 n’a pas la même fougue que ses concurrentes de même puissance. Le freinage reste suffisamment calibré pour une conduite dynamique, avec ses étriers quatre pistons à l’avant et flottants à l’arrière pinçant respectivement des disques de 395 mm et 398 mm mais les sessions prolongées sur circuit ne sont pas son point fort. Mais on est d’accord pour dire que ce n’est pas le type d’auto qui s’y rend fréquemment.
Elle reçoit des ressorts ainsi que des amortisseurs adaptatifs Eibach aux quatre coins, Alpina utilisant de nouveaux supports hydrauliques pour les jambes de force avant afin d’améliorer la qualité de conduite. Même si nous n’avons testé la B8 que sur circuit, le confort est impressionnant. En discutant avec les ingénieurs à l’origine des pneus Pirelli sur mesure, on apprend que la B8 reçoit également de la mousse d’insonorisation sur l’essieu avant afin d’éliminer les fréquences inopportunes. Et cela fonctionne, cela ne fait aucun doute.
La B8 est équipée de pneus en 245/35 à l’avant et 285/30 à l’arrière, montés sur des roues de 21 pouces. Même si cela lui donne une posture irrésistible typique des Alpina, un pneu à taille aussi basse ne sera peut-être pas l’idéal sur les petites routes de campagne défoncées. Mais si les crevaisons et les jantes abimées ne sont pas un souci, la confort de roulage devrait être tout de même excellent.
Malgré ses performances de supercar, le design de la B8 est tout aussi discret que celui du reste de la gamme. Construite sur une base de M850i, elle arbore un nouveau splitter avant, un diffuseur arrière et un becquet de coffre. Dans le diffuseur se trouvent les quatre sorties du nouveau système d’échappement, et les jantes Alpina à 20 branches sont la seule option. L’habitacle peut être entièrement personnalisé au goût de l’acheteur, avec des seuils de porte spécifiques, de nouvelles palettes de changement de vitesse en aluminium et d’autres touches Alpina subtiles disséminées un peu partout. Sur le circuit, on se dit que les sièges de série pourraient offrir un meilleur maintien mais, comme dit précédemment, si vous vous en tenez à l’utilisation normale de la B8 (sur routes et autoroutes donc), vous n’aurez aucun problème.