Lors d’une conférence de presse, le circuit Paul Ricard a présenté son bilan 2023 ainsi que son programme 2024. L’occasion de savoir si l’absence de la F1 a engendré des pertes.
De bons résultats en 2023. Sans la F1
Sur l’ensemble de l’année qui était la première sans Grand Prix de F1 depuis 2018, le circuit a malgré tout accueilli 350 000 spectateurs. Les 3 semaines que prenait la F1 dans le calendrier annuel ont été compensées par la commercialisation de 27 journées supplémentaires, ce qui, au bout du compte, leur a permis d’enregistrer un Chiffre d’Affaires de 30,8 millions d’euros et un meilleur bilan économique qu’en 2022. La F1, ça fait gagner en notoriété mais pas forcément en financier, d’autant qu’une partie des collectivités et des politiques qui s’étaient engagés à soutenir les coûts d’organisation ne répondent plus beaucoup au téléphone encore aujourd’hui.
Jean Alesi a laissé entendre que la perte de la F1 n’était pas forcément définitive car « l’envie est là car il s’agit d’un sport extrêmement populaire en France » et que » le retour du Grand Prix de France de Formule 1 était toujours envisagé, le dossier étant en cours d’expertise à la demande du Président de la République Emmanuel Macron. » Hormis le fait que les autorités cherchent aujourd’hui à mesurer concrètement les retombées, la perte de la F1 2024 s’explique aussi parce que 2024 est une année Jeux Olympiques, et que la F1 nécessite un fort soutien des États accueillant des Grand Prix pour obtenir une date au championnat du monde. Les deux évènements ne semblaient pas cumulables. Jean Alesi et Stéphane Clair ont précisé qu’il a fallu 6 ans de travail pour avoir la F1 en 2018 et qu’il faut donc être patient.
En 2023, le taux de remplissage a été de 93% sachant que le circuit ferme 60 jours par an en accord avec les riverains. 221 événements dont 30 compétitions ont eu lieu lors des 268 jours d’activité sur la piste principale.
Programmation 2024
La grande fierté du circuit est de pouvoir annoncer que 87% de leurs clients reviennent en 2024 pour 30 évènements dont 16 courses autos avec un championnat du monde SRO GT, 2 courses karting, 1 Grand Prix camion, 4 courses Moto, un slalom, un rallye et surtout un Grand Prix F1 Historique pendant lequel les spectateurs auront la chance de voir Gerhard Berger rouler dans la McLaren F1 d’Ayrton Senna lors des célébrations des 30 ans de la mort du pilote brésilien.
Notez que Philippe Bianchi a annoncé la tenue d’un nouveau Marathon du karting Jules Bianchi de 42 heures avec la participation de plusieurs pilotes de renom et notamment de Charles Leclerc et que le circuit organise également une course de vélo (mieux vaut rouler là que sur les routes, c’est plus sûr), 9 sunset bike et run (des soirées vélos ou course à pied sur le circuit), un festival de musique et des rooftop parties.
15-17 mars : Ultimate Cup Series
29-31 mars : Ultimate Cup Moto
5-7 avril : Fanatec GT World Challenge Europe, powered by AWS Endurance Cup
13-14 avril : Championnat Ligue PACAC Karting
19-21 avril : Kennol Grand Prix de France Historique
27-28 avril : Bol d’Or Vélo
3-5 mai : 4 Heures du Castellet ELMS
18-19 mai : Sunday Ride Classic
25-26 mai : Championnat de France FFSA Camions
30 mai-1er juin : Porsche Cup Suisse
22-23 juin : Boho Festival
25 juin : Sunset Run
5-7 juillet : Championnat d’Espagne de Formule 4
6 juillet : Championnat Mini OGP Provence
13-14 juillet : Lamera Cup
19-21 juillet : International GT Open
25-28 juillet : Ferrari Challenge Trofeo Pirelli Europe – F1 Clienti & XX Programme
30 août-1er sept. : Dix Mille Tours
6-8 sept. : Fun Racing Cars
7-8 sept. : Marathon Karting Jules Bianchi 42H 19’ 50’’
12-15 sept. : Bol d’Or
27-29 sept. : Championnat de France Superbike
4-6 oct. : SRO Racing Festival
25-26 oct. : Porsche Sprint Challenge
1er-3 nov. : 2 Tours d’Horloge
8-10 nov. : Ultimate Cup Series
1er déc. : Roscar 360 Endurance
5-7 déc. : Sainte-Baume RallyCircuit
7-8 déc. : Slalom ASA Circuit Paul Ricard
Et le Moto GP ?
À la question de savoir si le circuit cherchait à attirer le Moto GP, Jean Alesi a répondu qu’ils entretenaient de bonnes relations avec le circuit du Mans et l’ACO et qu’ils n’avaient pas l’ambition « de leur piquer la course » . Il s’est dit heureux d’accueillir le Bol d’or et que cela suffisait à son bonheur. Il a quand même tenu à préciser que le circuit se tient dans tous les cas prêt à s’adapter au cahier des charges si l’opportunité se présentait un jour.
Importance grandissante de la démarche RSE
Le circuit investit continuellement pour maintenir le niveau d’excellence du circuit et de ses infrastructures. C’est ainsi 1,5 million d’euros qui sont dépensés chaque année pour entretenir le circuit ainsi que les 350 hectares de propriété autour. Le circuit a d’ores et déjà annoncé de nouvelles innovations en termes de sécurité pour 2025.
Par ailleurs, le Paul Ricard est le seul circuit français et le 2e au monde à avoir obtenu la certification environnementale 3 étoiles de la FIA (Fédération internationale automobile). Cette démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) engagée depuis 15 ans par le circuit devient de plus en plus importante pour les clients. C’est par exemple une demande des constructeurs automobiles qui souhaitent organiser des évènements sur le site. Même si c’est une charge supplémentaire, difficile à intégrer pour les organisateurs de compétition, il faut savoir qu’à partir de 2025, les banques lieront leurs financements à l’investissement RSE consenti par les entreprises. C’est donc un passage difficile à éviter de nos jours.
Départ de Stéphane Clair, directeur du circuit depuis 12 ans
Nous avons appris avec surprise il y a quelques semaines que l’emblématique (et sympathique) directeur du circuit Stéphane Clair quittait ses fonctions en fin d’année. Si nous avons cru un moment que la nomination de Jean Alesi ou la perte de la F1 pouvaient être des raisons de son départ, il a tenu à balayer fermement tout cela. En charge depuis 12 ans, il estime avoir fait le tour et souhaite ne pas s’enfermer dans une routine, d’autant que ses enfants sont maintenant en âge (et désireux) de bouger. L’opportunité de reprendre une affaire aux Etats-Unis s’est offerte à lui et sa famille, il prend donc la direction de la Californie d’où il gérera Moto Trails, une entreprise organisant des voyages à moto tout terrain (son premier amour) sur l’axe Nord-Sud des USA entre le Canada et le Mexique. Bon vent à lui et merci pour tout le travail initié sur le circuit.
À Jean Alesi de lui trouver un successeur.