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Charles Collin, la Type E dans le sang

Il y a toujours eu des Jaguar Type E dans la vie du directeur de Cecil Cars. Il nous explique pourquoi cette voiture y tient une place à part.

DES AUTOS ET DES HOMMES

Et quand nous parlons de sa vie, nous parlons de toute sa vie, depuis ses premiers jours : « À ma naissance, je suis sorti de la clinique en Jaguar Type E, nous confie Charles Collin, un coupé 4.2 blanc identique à celui-ci. Étant petit-fils de concessionnaire Jaguar, j’ai grandi avec les Type E, je suis même parti en vacances à l’arrière d’un autre coupé Type E, allongé au fond du coffre avec ma sœur ! C’était une époque où on se posait moins de questions… Nous avons aussi beaucoup voyagé en Jaguar XK120, avec ma sœur dans son petit couffin, allongé entre les jambes de ma mère. »

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Il est aujourd’hui à la tête de Cecil Cars, l’entreprise créée par ses parents spécialisée dans la vente et la restauration de voitures de collection anglaises et italiennes, mais a-t-il toujours imaginé reprendre le flambeau ? « Pas du tout ! Pendant longtemps mon père voulait que l’automobile soit une passion pour moi, pas un métier. Il m’a poussé vers d’autres domaines et à aller à l’étranger… Mon envie de vivre dans le milieu de la collection est arrivée assez tardivement. Elle est née vers l’âge de 14 ans quand mon père, me voyant m’ennuyer pendant mes vacances scolaires, m’a envoyé chez notre sellier pour m’occuper. Pour la première fois j’ai découvert ce que ça voulait dire travailler sur ces voitures.

La première pièce que j’ai réalisée était la partie centrale d’une console de Type E et jusqu’à mes 21 ans, j’ai passé toutes mes vacances à apprendre ce métier : choisir les bonnes peaux, découper les moquettes, etc. Et à 18 ans, avant même d’avoir le permis, j’ai acheté mon premier roadster XK140 que je n’ai pas eu le temps de garder longtemps : j’ai fait ma première vente et j’ai trouvé ça fabuleux !

J’ai eu de la chance de grandir entouré de voitures anciennes qui aujourd’hui sont de collection, mais qui à l’époque étaient plus comparables aux youngtimers actuels. Ma passion est avant tout celle du plaisir d’utilisation. J’ai pu profiter de ces voitures parce qu’elles coûtaient beaucoup moins cher qu’aujourd’hui. Imaginez que j’ai acheté ma première Porsche 356 pour 25 000 euros ! »

Je suis parti en vacances couché avec ma sœur dans le coffre d’une type E : on se posait moins de questions à l’époque ! 

Quelle touche sa venue a-t-elle apportée à l’entreprise familiale ? « Mes parents ont créé Cecil Cars de toutes pièces avec énormément de dévouement. J’ai essayé de la faire évoluer à notre image. Nous avons commencé par nous agrandir dans un nouveau local qui nous a permis de réunir sous un même toit l’intégralité de nos ateliers, au préalable disséminés dans toute la région. J’ai pris la main sur la communication et le marketing, et fait venir les voitures italiennes que nous avions à l’entretien depuis longtemps, mais que nous ne vendions pas. Nous sommes également présents depuis plusieurs années dans des salons tels que Rétromobile, afin d’être vus de façon plus large. »

Quelles évolutions du marché a-t-il pu observer au cours de toutes ces années ? « Le prix des voitures a flambé, et l’approche et la clientèle sont désormais très différentes. On a quitté une clientèle qui était essentiellement composée d’amoureux de mécanique, qui mettait réellement la main dedans pour apprendre à faire tourner leur propre voiture. Désormais elle va plus s’intéresser à l’historique d’un exemplaire, à son authenticité, plus qu’aux aspects mécaniques. C’est une approche du marché complètement différente. Il y a 15 ou 20 ans, on voulait juste savoir si une voiture marchait bien, allait vite, freinait correctement ou tenait la route dans les virages. Aujourd’hui on parle de Classiche, de British Heritage et de quantité de papiers… »

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Mais revenons à la Type E, pourquoi Charles l’aime-t-il autant ? « Parce que c’est la meilleure voiture, et je ne suis pas le seul à le dire ! C’est la voiture qui offre le meilleur rapport qualité/prix, une voiture extrêmement performante, bien connue et qui apporte exactement ce que l’on souhaite du point de vue du plaisir de conduite. On peut partir avec faire le tour de la France sans avoir le moindre problème technique. Et un coupé 4.2 offre un vrai confort, avec suffisamment de place pour être à l’aise. Sans oublier que c’est une voiture révolutionnaire du point de vue technologique qui a bouleversé l’industrie, par exemple avec cet incroyable capot réalisé d’une pièce malgré sa longueur et avec l’arrondi exceptionnel de sa calandre… »

Comment a-t-il choisi cet exemplaire précis, avec lequel il roule depuis plusieurs années ? « D’abord, je voulais un coupé 4.2, qui est le modèle que je préfère. Son historique est intéressant puisque c’est une voiture française d’origine et qu’il n’y en a eu que 177 vendues neuves en France. Et elle possède deux autres caractéristiques qui m’ont fait foncer : d’abord, elle possède encore une magnifique sellerie d’époque à la patine merveilleuse, puis elle était d’origine peinte dans la superbe couleur Gold Sand. J’hésite à la remettre dans cette teinte, à cause des photos où l’on me voit sortir de la maternité à bord d’une Type E blanche. Je crois que ce sont ces photos qui ont créé ce lien entre elle et moi. »

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Un coupé Jaguar Type E 4.2 blanc, cela rappelle des souvenirs à Charles Collin qui est sorti de la maternité au volant d’une voiture identique.

Comment l’utilise-t-il ? « Je roule avec au quotidien, dès que la circulation n’est pas trop importante, que ce soit pour passer un week-end à Clermont-Ferrand en plein hiver ou pour rouler à Paris en été par 40 °C. C’est une voiture qui est entretenue et révisée dans nos ateliers, alors je ne me pose aucune question : je sais qu’elle est d’une grande fiabilité. Je ne vais pas forcément très loin, j’aime plutôt me créer des souvenirs à son volant, comme lorsque je me suis rendu à l’ancien Grand Garage d’Aligre que possédaient mes grands-parents où se trouvent encore les enseignes Jaguar d’époque. » Avec toute son expérience, existe-t-il encore des voitures qui le font rêver ? « J’aimerais conduire une GTO, une Bugatti ou quelques Jaguar exceptionnelles que je ne connais pas encore. J’ai roulé avec de très belles répliques : j’ai fait un tête-à-queue au Panthéon en XK SS, j’ai roulé à 200 km/h en Type E Low Drag ou en Type C… Mais c’étaient des répliques. Le rêve serait de le refaire avec d’authentiques Jaguar. Sans forcément repartir en tête-à-queue ! » 

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Cecil Car, 31 rue de Bizon, Ollainville (91)
Tél : 01 64 90 21 70, cecil-cars.com

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Kevin Van Campenhout

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