Le pitch
Il a fallu quasiment attendre un an pour que la nouvelle Série 5 (G60) se décline en break, plutôt élégant et musclé. Les haricots ne versent pas dans la caricature, comme ceux de la Série 7 ou du XM. Mais il marque le faciès de cette génération qui continue de forcir. Pourtant, le gabarit de l’ancienne était déjà imposant ! En France, le break G61 sera disponible au printemps dans un premier temps en diesel (520d) et en électrique : eDrive 40 de 340 ch et M60 xDrive de 601 ch. D’autres motorisations suivront, comme un gros diesel (6 cylindres) et des blocs essence électrifiés : 530e cachant un quatre cylindres hybride de 299 ch et 550e xDrive conservant un 6 cylindres hybride de 489 ch.
Le look
Il fait envie ! BMW conserve un style assez conservateur, en le musclant juste ce qu’il faut pour ne pas le rendre ennuyeux : optiques agressives, lignes tendues, boucliers généreux. Cette huitième génération semble gigantesque et elle l’est vraiment en dépassant les 5 m de long, 1,50 m de haut et en s’étendant sur 1,90 m de large (sans les rétros). La routière se rapproche encore de la catégorie des limousines. Justement, les occupants devraient être bichonnés, y compris à l’arrière grâce à l’empattement géant de près de 3 m. À bord, les yeux sont aimantés par la grande dalle incurvée englobant deux écrans de 12,3’’ et 14,9’’. Rien de surprenant. Les sièges, eux, sont enveloppants sur la M60 et garnis de matériaux végans dans l’air du temps, comme bon nombre d’éléments intérieurs. Le toit panoramique reste optionnel, comme la hifi Bower & Wilkins ou le contrôle par gestes. Dans certains pays comme l’Allemagne ou les USA, il est possible d’utiliser le niveau 2 de conduite autonome. Sous le nouveau hayon électrifié (de série) se cache un coffre variant de 570 à 1700 l une fois la banquette rabattue, en excluant les rangements placés sous le plancher.
Les perfs et les specs
Faute de M5 hybride, la gamme est chapeautée par des motorisations 100 % électriques. La eDrive 40 se contente d’un électromoteur de 340 ch entraînant l’essieu arrière. Quant à la M60 xDrive, elle ajoute un électromoteur synchrone de 261 ch à l’avant pour grimper à 820 Nm et 601 ch… Enfin, ponctuellement via la fonction Boost ou le Launch Control (procédure de départ canon). Le reste du temps, elle « plafonne » à 795 Nm et 517 ch. De quoi permettre à ce poids lourd de 2 350 kg de bondir de 0 à 100 km/h en 3’’9 et de filer à 230 km/h (bride électronique). Il embarque une batterie de 81,2 kWh implantée dans le plancher autorisant une autonomie de 445 km et une puissance de recharge allant jusqu’à 205 kW (10 à 80 % annoncé en 30 min). BMW précise que la répartition des masses serait parfaitement équilibrée entre les essieux : 50/50 %. Il enrichit la version M Performance d’amortisseurs pilotés, de gros freins et de roues arrière directrices pour lutter contre l’inertie cauchemardesque. La M60 peut aussi être équipée en option de réglages d’amortisseurs plus sportifs associés à des barres antiroulis actives. De quoi patienter avant l’arrivée de la M5 Touring (3e du nom), qui devrait tout de même avoisiner les 2 tonnes avec l’hybridation.
Les prix
La gamme française démarre pour le moment avec la 520d à 66 200 € et exclut les motorisations essence. Les i5 100 % électriques exigent au minimum un chèque de 77 700 €. Quant au provisoire haut de gamme M60, il coûte 109 000 €. Les géants allemands concurrents ne disposent pas de break électrique pour l’instant. Faute d’A6 électrique, Audi propose en alternative le SUV SQ8 (503 ch et 111 000 €) ou la berline e-tron GT (503 ch, 108 000 €). Mercedes oscille également entre le SUV EQE 53 AMG (625 ch, 146 650 €) et la berline EQE (625 ch, 125 600 €). Il faut se tourner vers Porsche pour trouver un joli break électrique : l’intégrale Taycan 4S Sport Turismo de 544 ch commercialisée à 125 300 €.
L’opinion
Étrange, BMW ne propose pas dès le lancement les versions essence disponibles sur la berline. Il préfère tabler sur le diesel et les versions électriques i5. La technologie embarquée impressionne, comme les accélérations annoncées grâce à la fonction Boost éphémère. Mais, à l’image de la berline (-45 kg), ce modèle M Performance effraie par sa masse ainsi que son autonomie en conduite sportive… Sans parler du problème de recharge (temps et nombre de bornes actives) sur notre territoire. Vivement la suite et l’arrivée de la M5 Touring (ci-dessous) !