Le pitch
AMG renouvelle son modèle phare et produit ainsi son cinquième opus après la SLS, la GT, la GT 63S 4 portes et le roadster SL. Suite à la sortie de la SL en 2022, nous savions que la nouvelle GT partagerait sa plateforme alu rigidifiée. Mais AMG en a fait sa jumelle affublée d’un toit. Nous retrouvons le même empattement et une longueur accrue de 2 cm par rapport au cabriolet. Si vous comparez les mensurations par rapport à l’aîné GT, l’écart devient vertigineux : + 18 cm en longueur (dont 7 cm d’empattement), + 4 cm en largeur, + 6 cm en hauteur ! Et le poids ? Il devient effrayant. Les GT 55/63 seraient aussi lourdes que la SL 63 avec 1 895 kg annoncés… Soit 235 kg de plus que l’ex-GTC de 557 ch ou 355 kg par rapport à la GT de 476 ch. Déjà que l’ancienne mouture n’était pas svelte, le cru 2024 change carrément de segment.
Les perfs et les specs
Bonne nouvelle, cette génération continue d’être propulsée par le V8 4 litres ! On retrouve les mêmes niveaux de puissance qu’au lancement de la SL avec 476 ch pour le 55, que nous n’aurons pas en France, ou 585 ch pour le 63. Sans surprise, les deux configurations sont couplées à une boîte auto à 9 rapports, dont le convertisseur est remplacé par un embrayage multidisque pour limiter le patinage. En revanche, AMG a la fâcheuse idée d’imposer la transmission intégrale et n’évoque même pas de mode Drift pour s’adonner aux joies de la glisse. Le badboy GT s’est assagi au fil du temps et prend ici un coup de vieux sur le plan dynamique. Pour lutter contre l’inertie, AMG fait appel à des amortisseurs pilotés interconnectés (en H et non en diagonale) permettant de se passer de barres antiroulis, ainsi qu’à des roues arrière directrices (maxi 2,5°). Malgré la masse, les performances annoncées sont de premier ordre avec un 0 à 100 km/h en 3’’9 ou 3’’2 pour la 63, ce qui représenterait un gain de 0’’4 par rapport à la SL 63 (accélération mesurée par ici). Étrange. Serait-ce grâce aux magiques Michelin Pilot Sport 5S dédiés ? La vitesse maxi, elle, serait identique avec 315 km/h pour la version 585 ch.
Le look
Il se rapproche trop de l’ancienne mouture, malgré la différence de gabarit ! La calandre s’agrandit à la manière d’une Black Series et la forme des feux (triptyque) s’éloigne de la SL. AMG évoque un gros travail aérodynamique en faisant appel à des appendices actifs cachés dans le bouclier avant et à l’arrière avec un aileron déployable à 5 positions. En photos, cette 63 dispose d’un kit aéro conséquent optionnel, se matérialisant par des dérives, un gros diffuseur et un aileron fixe rappelant la GT-R.
À bord, la révolution réclamée par les clients vient de la banquette arrière optionnelle, pouvant accueillir deux passagers de maxi 1,50 m. Comme le SL et nombre de productions étoilées, la planche de bord se veut épurée et marquée par un grand écran tactile regroupant un maximum de fonctions, dont la télémétrie en option (AMG Track Pace) permettant d’avoir un coach virtuel. Pourquoi faire ? En forcissant à ce point, cette GT tourne le dos à la piste.
Les prix
Mercedes France n’a pas encore communiqué le prix de ces nouvelles GT. Ou plutôt de l’unique modèle qui sera importé en France, à l’image du SL : la GT 63. Sachant que la SL 63 frise désormais les 200 000 €, la GT 63 devrait avoisiner les 190 000 €. Rappelons qu’en fin de vie, la GTC dépassait les 160 000 € et la GT-R les 180 000 €. Les premières livraisons sont attendues seulement l’année prochaine. AMG va-il oser sortir une version quatre cylindres hybride (43) ? Pas sûr, suite à la mauvaise expérience commerciale de la C 63.
L’opinion
On ne peut s’empêcher d’être nostalgique de l’ancien modèle et l’on regrette la surenchère, le changement de segment, ainsi que la transmission intégrale imposée. La GT 63, unique version vendue au lancement en France, peut réserver de belles surprises en matière de dynamisme et de chronos, comme Motorsport l’a constaté avec la SL 63. Mais elle affrontera la classe supérieure : M8 Compétition, F-type P575 ou GranTurismo Trofeo… Et non plus la 911 !