Alpine qui n’a vendu que 2518 voitures sur les 10 premiers mois de l’année 2022 vient de se voir fixer un plan de route particulièrement ambitieux par Luca De Meo, le patron du groupe Renault qui fut autrefois à l’origine de l’émancipation d’Abarth puis de Cupra. Le chiffre d’affaires espéré à l’horizon 2030 se traduirait par un volume de ventes d’environ 150 000 unités par an selon Automotive News qui a recueilli les propos du patron italien.
Transformer la marque
Pour De Meo, le développement d’Alpine passe par une transformation de son statut de constructeur de niche en acteur mondial de référence. Toutefois, il admet que « l’expansion de la marque est un voyage de 20 ans car il faudra pour y parvenir deux ou trois générations de modèles. » Toutefois, selon lui, Alpine a l’avantage de s’appuyer sur une technologie partagée par d’autres marques du groupe et de bientôt pouvoir s’appuyer sur une gamme de voitures 100% électrique. « Il s’agit d’un business plan proche de celui de Polestar qui s’appuie lui aussi sur les actifs puissants d’un groupe tout en proposant toujours un package technologique unique. » Pour illustrer cela, Alpine va utiliser la plateforme CMF-EV du groupe Renault-Nissan pour un futur SUV compact. « Nous l’avons toutefois modifiée en changeant l’essieu arrière, en y ajoutant du torque vectoring et en utilisant une technologie batterie haut de gamme ainsi que des moteurs électriques sophistiqués, » précise Luca de Meo.
L’expansion de la marque est un voyage de 20 ans car il faudra pour y parvenir deux ou trois générations de modèles
Le fait de rebaptiser l’écurie de F1 et d’abandonner l’appellation Renault Sport fait partie de ce plan sur le long cours car Alpine qui vend beaucoup sur son territoire national doit se faire connaître dans le reste du monde. La future gamme Alpine devra ainsi être proposée en Amérique du Nord et en Chine a précisé Luca de Meo. L’objectif avoué est même d’atteindre 50% de ventes hors d’Europe. Une entrée en Bourse serait envisagée à terme.
Des ambitions économiques fortes
Renault a indiqué en fin d’année qu’Alpine devait augmenter ses revenus financiers de 40% en moyenne tous les ans entre 2023 et 2030 avec une accélération après 2026 et l’avènement de la nouvelle gamme électrique. Luca de Meo a précisé que « la gamme comprendrait 5 ou 6 voitures entre les modèles Alpine et les dérivés de modèles Renault » à cette date. À la question de savoir si cet objectif de revenus se traduirait par 200 000 ventes annuelles à un prix moyen de 40 000 euros, ou 120 000 ventes à un prix moyen de 65 000 euros, le PDG a répondu « entre les deux. »
Concrètement, la première nouveauté sera la version Alpine de la Renault 5 revival puis viendront deux SUV (compact et grande taille) qui pourraient être produits en Corée du Sud pour être commercialisés essentiellement en Chine et aux USA. L’A110 électrique construite en partenariat avec Lotus devrait débarquer d’ici 2026.