Lors de la dernière assemblée générale de Renault, le patron Luca de Meo a dévoilé un plan Produits pour Alpine contenant un modèle que nous ne connaissions pas jusqu’ici. Il a évoqué de façon assez sibylline qu’une version de série du concept Alpenglow Hy4 pourrait voir le jour et dans une interview donnée à nos confrères d’Autocar, plusieurs personnes d’Alpine nous en disent plus.
Alpenglow roulera sur route
Le concept Alpenglow présenté en 2022 est devenu très récemment Hy4, un prototype roulant fonctionnant avec le tout premier 4 cylindres à hydrogène (pas de pile à combustible donc). On sait en effet que plusieurs constructeurs (notamment de sportives) forcent pour faire accepter cette alternative au tout électrique, ils seront assez nombreux aux 24 Heures du Mans à présenter des prototypes fonctionnant ainsi. Pour parvenir à faire accepter cette voie, beaucoup d’entre eux veulent aller plus loin et carrément commercialiser un modèle fonctionnant à l’hydrogène.
Chez Alpine, le modèle mystère serait donc celui-là. Même si leur Alpenglow Hy4 n’a pas démarré lors de sa présentation aux 6 Heures de Spa (suite à un problème électrique), le développement va s’accélérer puisqu’il sera bientôt équipé d’un nouveau V6 qui remplacera le 4 cylindres Oreca de 340 ch qui l’équipe aujourd’hui et qui permet de rouler 100 km à un rythme de course entre deux ravitaillements. Ce V6 pourrait bien être le moteur de la version de série.
Car dès le départ, il semble bien qu’Alpenglow était appelé à devenir un véhicule de série comme l’explique Antony Villain, le patron du design d’Alpine :
« Lorsque nous l’avons conçu, nous avions deux objectifs en tête : la voiture de série et la voiture de course. Pourquoi ne pas la faire ? Pourquoi ne pas l’utiliser sur les routes ? Nous voulons que les deux voies (hydrogène-combustion et batterie-électricité) restent possibles. Nous pourrions peut-être créer une petite série de ces voitures pour la route. Ce serait parfait.« .
Il explique que le concept a été initialement conçu en parallèle avec l’hypercar du Mans mais qu’il est devenu une version de route dans son évolution la plus récente. L’Alpenglow Hy4 est ainsi devenu une deux places plus conventionnelle même si elle repose désormais sur un châssis de Ligier LMP3.
» Nous avons déjà toutes les étapes en tête. Celle-ci est plus une annonce de programme qu’une voiture, la prochaine sera une autre évolution, du point de vue du style, avec de plus en plus de crédibilité. »
Les écueils sont encore nombreux
Reste toutefois à peaufiner le fonctionnement de ce moteur thermique à hydrogène qui, s’il permet d’offrir la sonorité d’un vrai moteur à combustion, diffère pas mal de celui d’un bloc à essence. L’obligation de rouler avec un mélange plus pauvre qu’avec l’essence pour garder un taux de Nox bas fait que la température des gaz d’échappement est faible, ce qui introduit un gros temps de réponse qu’il faut compenser. L’inflammation différente du mélange air-hydrogène pose également des équations qu’il faut résoudre. Alpine explique que ce nouveau V6 vient à peine d’être testé sur un banc et qu’il ne sera opérationnel dans l’auto que d’ici la fin de l’année. Nous n’en sommes qu’au tout début des développements mais l’infrastructure réduite de points de recharge en hydrogène semble ne destiner cette technologie qu’à un tout petit nombre de véhicules. Sauf si elle se développe pour les camions et le transport en général.
L’autre problème vient du stockage, que ce soit sous forme de gaz ou de liquide, car les réservoirs prennent beaucoup de place puisque il faut plus de 350 litres de gaz pour remplacer 50 litres d’essence ! Bref, nous n’en sommes qu’au tout début.