Le Groupe Renault a indiqué de façon assez laconique que Laurent Rossi, le patron d’Alpine en charge depuis seulement deux ans et demi était remplacé par Philippe Krief, arrivé récemment dans l’entreprise. Le communiqué indique que Laurent Rossi travaillera désormais à des « projets spéciaux liés à la transformation du Groupe ». Lui qui avait vertement sermonné l’équipe F1 en demandant des changements urgents ne s’attendait peut-être pas à celui-ci (de changement).
Philippe Krief qui était depuis 2016 directeur de l’ingénierie chez Ferrari a débarqué chez Alpine en février dernier au poste de responsable de l’ingénierie et de la performance Produit. Il prenait par la même la tête d’Alpine Cars et entrait au comité de direction de la marque.
Cet ingénieur a débuté sa carrière chez Michelin à la fin des années 80 avant d’intégrer le Groupe Fiat où il dirigera la division châssis une dizaine d’années plus tard. C’est en 2011 qu’il rejoint pour la première fois Ferrari (il travaillera sur la 458 Speciale) puis Maserati avant de rejoindre deux ans plus tard Alfa Romeo pour développer les Giulia et Stelvio et de réintégrer Ferrari en 2016.
Est-ce qu’il était prévu dès son arrivée qu’il prenne la place de Laurent Rossi, la question se pose car il est difficile d’imaginer qu’un tel personnage envisage un départ sans récupérer des fonctions supérieures à celles qu’il quitte. Mais le doute reste permis car Alpine n’a pas annoncé son successeur au poste de directeur de l’ingénierie et de la performance Produit.
Reste qu’Alpine vit tout de même quelques remous actuellement. Il y a d’une part la F1 qui peine à faire des résultats mais il y a aussi la transformation de l’entreprise qui a prévu de sortir énormément de nouveautés purement électriques dans les années à venir, en commençant par la A290, alors qu’à partir de l’an prochain, la production de l’A110 sera limitée à 1500 exemplaires par an. Il y a également l’explosion en vol du partenariat avec Lotus pour la future Alpine A110 électrique qui va obliger le Groupe à la développer seul, bref, la présence d’un technicien émérite à la tête d’Alpine est tout de même rassurante. À voir comment va se nouer la collaboration avec Antonino Labate, le nouveau responsable marketing d’Alpine qui a été à l’origine de la transformation de Cupra (pas forcément dans le sens le plus sportif du terme) et si tout cela accouchera d’autos au caractère dynamique bien établi.
Notez par ailleurs que Bruno Famin, l’ancien patron de Peugeot Sport, a également été récemment promu à la tête de la compétition Alpine, qui comprend la Formule Un et l’Endurance.